L’art en pays de culture musulmane
L’iranien Mohammad Reza Sharifzadeh a pris l'affaire du voile à travers l’art dans ses travaux de montrer des femmes fortes dont le corps, même voilé, n’est pas objectivé.
Des héroïnes badass, des femmes qui s’approprient les codes masculins dont le visage est empli de mousse à raser et dont la main tient fermement un rasoir, ses réalisations sont bien loin de montrer les femmes voilées comme des victimes opprimées.
L’artiste Afshin Pirhashemi, de la même nationalité, vient quant à lui découvrir un côté sensuel au vêtement afin d’en détourner les codes. La démarche apparaît cependant plus comme un calcul économique que comme un engagement politique puisque les pays du Moyen-Orient seraient, selon France24, friands de ces icônes sexualisées qui apportent à leurs créateurs une gloire exponentielle.
Je conçois que l’art soit un moyen de bouleverser les codes surtout dans les contextes politiques et sociétaux de certains pays du Moyen-Orient où la sexualité de la femme reste encore un sujet sensible, mais je n’ai jamais été partisane de la provocation. Sexualiser le voile à mes yeux est un manque cruel de subtilité, confie Maya-Inès Touam à ce sujet.
Le voile, au delà de sa symbolique culturelle apparaît ainsi comme un support de création artistique à part entière. Tant par son esthétique que par son histoire, il inspire les artistes de la nouvelle génération, en bien comme en mal. L’étoffe est subversive et entretient la réflexion autour du symbole qu’elle représente. Cependant, si l’inspiration est au rendez-vous, les dérives marketing et économiques sont faciles. Si l’engagement de certains artistes sert le dialogue et l’ouverture, d’autres ont encore bien des travers qui portent atteinte aux croyants.